Zoothérapie, la thérapie par l'animal


Zoothérapie - Équithérapie

 

La zoothérapie est une thérapie homéopathique qui utilise la proximité d'un animal domestique ou de compagnie, auprès d'une personne souffrant de troubles mentaux, physiques ou sociaux pour réduire le stress ou les conséquences d'un traitement médical ou des problèmes post-opératoire.

Lorsqu'elle utilise le cheval, on parle d'hippothérapie, d'équithérapie ou de thérapie avec le cheval selon l'approche proposée. Elle peut également utiliser d'autres animaux comme le chien, le lapin, le chat...

Pendant l'adolescence, l'animal peut être un support émotif pour des jeunes en situation difficile.

La zoothérapie peut être un point de départ ou un complément à des thérapies plus traditionnelles. Elle n'est pas restreinte au domaine médical, puisqu'elle s'étend à des questions sociales concernant les rapports avec autrui, l'éducation ou la délinquance. Elle a pu aussi être utilisée dans le cadre de problèmes d'attention et de concentration, de dépréciation de soi, de dépression, de solitude et d'isolement.

Les participants n'ont besoin d'aucune compétence particulière. Le contact avec l'animal est censé avoir un effet calmant sur eux.

 

Sommaire

1 Historique

2 Dans le monde

3 En France

3.1 Préférence pour le concept d'Activités Associant l'Animal et de médiation animale

3.2 Les formations

3.3 Les organismes fédéraux

4 Les animaux les plus couramment utilisés

4.1 Le cheval

4.2 Le chien

4.3 Autres animaux

5 Notes et références

6 Bibliographie

7 Voir aussi

7.1 Articles connexes

7.2 Liens externes


Historique

Au ixe siècle des animaux assistent les handicapés à Gheel en Belgique. En 1792, William TUKE fonde le York Retreat dans le Yorkshire en Angleterre, à cette époque les malades mentaux sont traités très durement, ils sont enchaînés, enfermés, battus. En leur proposant de s’occuper d’animaux il va s’apercevoir qu’ils peuvent se concentrer et se responsabiliser. Après la Première Guerre mondiale, le Pawling Army Air Force convalescent Hospital de New York utilise des chiens comme aide à la thérapie pour aider des soldats traumatisés. Toutefois, ce sont les infirmières qui ont implanté la pratique en milieu thérapeutique. Florence Nightingale, fondatrice des techniques infirmières modernes, fut l’une des pionnières dans l’emploi d'animaux pour améliorer la qualité de vie des patients. Durant la guerre de Crimée (1854-1856), elle gardait une tortue à l’hôpital parce qu’elle savait, pour avoir observé le comportement des animaux depuis sa tendre enfance, que ceux-ci avaient le pouvoir de réconforter les gens et de diminuer leur anxiété.

C’est un psychiatre américain, Boris Levinson qui va véritablement découvrir les possibilités du chien dans la thérapie en 1953. Cela va se faire par hasard grâce à son chien Jingles. Levinson reçoit un matin un coup de fil émanant de parents désespérés car leur enfant autiste doit être interné dans un institut spécialisé. Il accepte de les recevoir et oublie que son chien est resté dans son cabinet (d’ordinaire celui-ci lui est interdit). Dès que le couple entre, Jingles se dirige vers l’enfant, le renifle, le lèche et alors là c’est un miracle, l’enfant complètement replié sur lui-même refusant toute communication avec le monde extérieur va se mettre à parler avec le chien, il demandera même à revenir pour le revoir. C’est ainsi qu’est né la Pet Facilitated Psychotherapy (Psychothérapie facilitée par l’animal). D’autres thérapeutes comme Friedmann, Katcher, Lynch, Thomas vont mettre en évidence les effets de l’animal sur la santé : le simple fait de caresser fait baisser la tension artérielle et permet de diminuer la mortalité chez les cardiaques. Le Dr Serpell de Cambridge a démontré que l’animal familier permet de vivre plus vieux et en meilleur santé avec chez les personnes âgées une diminution des fractures du col du fémur. Voelker va prouver que l’animal suscite des réactions psycho-affectives positives et motive les personnes handicapées physiques, par exemple en le soignant. Il résulte une amélioration des capacités psychomotrices et un soutien psychologique. Des expériences d’introduction de chiens dans les prisons aux États-Unis ont eu comme résultat des détenus plus calmes, avec moins de dépression et d’agressivité.


Dans le monde

En Suisse depuis 1989 Pascal Bianchi a dirigé plusieurs études sur les bienfaits, les troubles liés à la maladie d'Alzheimer et la répercussion favorable de l'animal pour les patients en soins palliatifs. Les résultats tendent à démontrer les effets physiologiques que provoque les petits animaux sont tout aussi important que ce que nous pouvons constater avec le chien. La formation en Suisse se déroule sur 4 ans avec des phases pratique et théorique.

Au cours d’une enquête au Québec, Salomon va interroger 216 enfants, seulement 31 d’entre eux refuseront l’animal.


En France

Préférence pour le concept d'Activités Associant l'Animal et de médiation animale

En France, l'usage de la notion de zoothérapie est restée longtemps extrêmement controversée. Le débat vif engagé sur la notion de "thérapie" entre soignant et non soignant a conduit les professionnels à lui préférer les notions de médiation animale ou d'activités associant l'animal1. Se servir du concept de A.A.A. permet de différencier avec plus de précisions les objectifs de la rencontre entre l'homme et l'animal2 : Les AAA sont associées à une intentionnalité : celle d’associer l’animal à un projet professionnel et/ou une compétence spécifique qu’il soit éducatif (AAA-E), social (AAA-S), thérapeutique (AAA-T) ou de recherche (AAA-R)3.

Ce débat a conduit à un paradoxe : la zoothérapie pratiquée au Canada correspond en France aux Activités Associant l'Animal à visée thérapeutique. Mais en France, la zoothérapie correspond souvent à des Activités Associant l'Animal dont l'objectif serait thérapeutique (comparaison des définitions de la FITRAM, AFIRAC et celles de Zoothérapie sur passeportsante.net).


Les formations

Il convient de préciser qu'en France, la zoothérapie ou de médiation animale ne sont que des spécialisations d'une profession initiale. En effet, il n'existe à ce jour aucune profession reconnue par l'état de "zoothérapeute" ou autre. 4 C'est en raison de cette absence de reconnaissance ""officielle"" que l'emploi du mot de zoothérapeute a été écarté. Il maintient une ambiguïté quant à la formation initiale de l'intervenant. Cette problématique est à replacer dans celle du titre de psychothérapeute.[1]

Seules deux universités françaises proposent à ce jour des formations (au sens de spécialisation) en médiation animale. Elles ne proposent pas une formation de thérapeute, leur but et de permettre aux étudiants de se former à la pratique de la médiation animale et de pouvoir conduire un programme d’activités associant l’animal (AAA). Les diplômes :

DIPLÔME UNIVERSITAIRE - "RELATION D'AIDE PAR LA MÉDIATION ANIMALE" - Université d'Auvergne - Clermont-Ferrrand I - Faculté de Médecine - [2]

DIPLÔME UNIVERSITAIRE - "RELATIONS HOMME ANIMAL" - Université Paris Descartes - Paris 5 - Faculté des sciences humaines et sociales - [3]

À ce jour, aucune association ou groupement n'est en mesure de proposer des formations professionnelles diplômantes et reconnues par l'État. Mêmes ces titres universitaires ne permettent en aucune façon de s'arroger un quelconque titre "professionnel". Ne confondons pas une spécialisation d'un métier (psy et consorts ) et une formation initiale diplômante qui à ce jour n'existe pas en France. La récente réglementation du titre de psychothérapeute (Décret no 2010-534 du 20 mai 2010 relatif à l’usage du titre de psychothérapeute [4] amène d'ailleurs une sévère restriction aux titres librement utilisables en la matière. En effet, l'usage même du mot "thépareute" accolé à un autre mot (zoo, hippo... ) pourrait être remis en question puisque vu comme un détournement de la loi. Reste celui de psychanalyste mais qui est impropre à un usage en médiation animale puisqu'il implique une relation duale et non via un médiateur.

 

Les organismes fédéraux

En France, l'association française d'information et de recherche sur l'animal de compagnie (AFIRAC) a été créée en 1976 avec pour objectif d'étudier le phénomène social que constitue la cohabitation entre l'animal familier et l'homme et de répondre aux questions suscitées par cette vie en commun. Elle a été présidée par le docteur vétérinaire Ange Condoret, le Professeur Hubert Montagner chercheur à l'Inserm, et depuis 2001 le docteur Didier Vernay, neurologue au CHU de Clermont-Ferrand.

La Fédération internationale de thérapie et de relation d’aide par la médiation5 réunit des professionnels et des associations de la santé en vue de proposer une assistance par la médiation notamment animale aux personnes en mal être au sens large. La Fédération vise à garantir la qualité de ce type de thérapie au niveau européen et a été reconnu en tant qu'ONGI au sein du Conseil de l'Europe en 2007. Elle est à ce jour le seul organisme à avoir obtenu une reconnaissance supra étatique.

À ce jour aucun autre organisme n'est reconnu.


Les animaux les plus couramment utilisés

Le cheval

Trois pratiques à distinguer et qui induisent des formations différentes :

Équithérapie : Soin psychique médiatisé par le cheval et dispensé à une personne dans ses dimensions psychique et corporelle (définition de la Société Française d’Équithérapie). À l’origine, terme générique désignant les différentes formes d’équitation à visée thérapeutique.

Article principal : Équithérapie.

Équitation adaptée : Référence au sport adapté. Désigne l’ensemble des activités équestres (disciplines : saut, voltige, dressage, attelage etc…) pratiquées par des personnes handicapées physiques et / ou mentales ( définition de l'association Résilienfance ) 6

Thérapie avec le cheval (TAC) : Thérapie corporelle qui propose des possibilités de régression dans une dynamique évolutive de réaménagement des fonctions psychiques et physiologiques. Le remaniement des modalités psychiques s’appuie sur des expériences que la TAC induit largement. Elle introduit petit à petit l’imaginaire et le symbolique aboutissant à une communication passant par la réalité. Elle vise au remaniement des modalités relationnelles, de la communication à soi, à autrui, au monde extérieur

(Définition de la Fédération Nationale des Thérapies Avec le Cheval).7 Dans ce cadre, l’objectif n’est pas la monte. Il est accordé une importance aux rencontres à pied avec un cheval en liberté dans un manège ou lors du pansage (en box ou à l’attache).

L’hippothérapie constitue une forme de physiothérapie qui tire profit des mouvements du cheval au pas. 8 et 9

Le cheval ressent ce que l'homme éprouve et, de ce fait, ne se comportera pas de la même façon avec un handicapé qu'avec une personne expérimentée. Par exemple, un handicapé physique et mental qui perd l'équilibre sur le cheval, ce dernier s'arrêtera de lui-même et attendra que la personne se soit remise en selle avec de repartir au petit pas.

Le chien

Le chien n'est pas le thérapeute, il est simplement un médiateur afin de participer aux mieux-être des personnes.

Les hôpitaux : la chaleur de sa fourrure, sa présence affectueuse, son contact physique vont aider le thérapeute à améliorer l’état physique des malades en améliorant leur état moral.

Les Maisons de retraite : il va rassurer par sa spontanéité et sa sincérité, il sécurise, il permet de communiquer avec les autres, il permet de renouer avec la vie et d’avoir un but, il redonne confiance en soi, il comble le vide.

Les écoles: pédagogique, l’enseignant peut grâce au chien introduire l’apprentissage des pays selon l’origine des races, l’orthographe, les méthodes pour éduquer, les rapports sociaux corrects, etc. Toutefois, dans les ZEP notamment, le travail se portera sur le développement des compétences socles (voir travaux du Professeur Hubert MONTAGNER).

Les enfants des quartiers défavorisés : Le chien peut être utilisé comme un moyen d’apprendre le respect de l’autre, il développe l’empathie. Il peut participer à la réintégration sociale en établissant une relation symbiotique, il permet d’aller à la rencontre de l’autre. Remarquons que ce travail peut être appliqué à d'autres populations10

Le polyhandicap : Un travail sur l'éveil et la psychomotricité peut être envisagé.11

l'accompagnement à la parentalité : "l’animal peut aider, peut favoriser ce lien et instaurer un climat de confiance entre les différents acteurs. Le professionnel va apporter le cadre, ce fameux cadre contenant et bienveillant! Car n’oublions pas que malgré toutes ses qualités, notre médiateur n’est pas une “baguette magique" Extrait du site www.médiation-animale.org12


Autres animaux

Article détaillé : Delphinothérapie.

Le grand dauphin

Les tourterelles, cochons d'Inde, lapins ou furets utilisés dans :

les prisons, expérience débutée en 2008 dans les prisons de l'Est de la France après plusieurs pendaisons de mineurs. Les animaux sont nourris et soignés par les détenus dans des « petites fermes » spécialement aménagées dans les établissements pénitentiaires13.

 

Notes et références

↑ http://www.afirac.org/pages/as_aaa.php [archive]

↑ http://www.resilienfance.org/Definitions-mediation-animale [archive]

↑ définition de l’AFIRAC : http://www.afirac.org [archive] et du GRETFA

↑ http://www.mediation-animale.org/quel-avenir-statutaire-pour-le-titre-de-psychotherapeute-et-les-titres-apparentes-zootherapeute-therapeute-avec-le-cheval-%E2%80%A6-1ere-partie/ [archive]

↑ http://www.fitram.eu [archive]

↑ http://www.resilienfance.org [archive]

↑ http://www.fentac.org [archive]

↑ http://www.mediation-animale.org/?p=474 [archive]

↑ http://www.hippotherapie-k.org/ [archive]

↑ http://www.resilienfance.org/Activites-Associant-l-Animal [archive]

↑ http://www.mediation-animale.org/?p=474 [archive]

↑ http://www.mediation-animale.org/?p=413 [archive]

↑ « Des animaux pour compagnons en prison », dans Ouest-France, 29 avril 2010, p. 8


Bibliographie

Professeur H. Montagner, L’enfant et l’animal : les émotions qui libèrent l’intelligence, Paris Odile Jacob, 2002

L’enfant et l’animal, Enfances et psy, no 35 juin 2007, Ères Éditions

Docteur D. Vernay, Le chien partenaire de vies : applications et perspectives en santé humaine, Ramonville Saint-Agne, Ères Éditions, Afirac 2003.

DE LUBERSAC. R 2000, Thérapies avec le cheval, Vincennes FENTAC

CYRULNIK. B, LOU MATIGNON. K, FOUGEA. F., La fabuleuse aventure des hommes et des animaux, Hachette Littératures Éditions, 2003

KOHLER. R 2010, Les activités associant l’animal en milieu sanitaire, social et médico-social : une approche démographique, juridique et managériale [5]


Voir aussi

Articles connexes

Médecine non conventionnelle

Delphinothérapie


Liens externes

Critique de la zoothérapie

Zoothérapie sur passeportsante.net

Revue Québec sceptique: Remise en question de la zoothérapie

L'animal n'est pas le thérapeute


Source : Wikipédia

 

 

Dr Rachel Lehotkay, Psychologue Zoothérapeute

 

 

 

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